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Le problème du bonheur est un problème moral plus large qui se pose au philosophe depuis l’Antiquité (la « vie bonne ») et qui n’est pas uniquement individuel comme le montre l’existence, depuis 2012, du World Happiness Report, lancé par l’ONU. Dès la fin de la Seconde guerre mondiale, Adlous Huxley sort une nouvelle édition de son roman, « A Brave New World », avec une nouvelle préface qui comprend cette question, prémonitoire : « comment faire aimer aux hommes leur servitude ? »
L’utilitarisme considère que le plus grand bonheur du plus grand nombre est la mesure du juste et de l’injuste. A la fin du XVIIIe siècle, la notion de bonheur est redéfinie avec les Lumières. Elle était auparavant liée au à la chance. Stuart Mill et Bentham l’en dissocient, l’assimilant au plaisir. Cette conception fait scandale. L’utilitarisme remet au centre du bonheur, son « caractère », le talent personnel de l’individu.
Les utilitaristes remarquent que le bonheur n’augmente pas proportionnellement à la richesse (« utilité marginale décroissante »). Pour eux, la question de la répartition des richesses fait partie de celle du bonheur de la société. De même, Stuart Mill appelle de ses vœux la prise en compte des droits politiques des femmes et de leurs aspirations.
Mill estime que le progrès technologique n’est plus synonyme d’accroissement du bonheur. Sans tomber dans le malthusianisme, il écarte l’idée selon laquelle plus il y aura de progrès, plus y aura de bonheur. Il se demande si l’exigence de croissance et de progrès ne crée pas plus de pression sur l’humanité.