Aujourd’hui encore, Molière est l’un des auteurs les plus fréquemment mis en scène. Pourquoi et comment recréer des comédies-ballets comme Le Sicilien ou l’Amour peintre, Le Mariage forcé, le Malade imaginaire, aujourd’hui ? Chantal Lapeyre, professeure des universités en littérature française à CY, mène un entretien avec Marie-Geneviève Massé, directrice et chorégraphe de la compagnie l’Éventail au sujet de ces re-créations, qui commémorent le 400e anniversaire de la naissance de Molière. Elles abordent les origines du projet chorégraphique, sa nature, ses démarches, ses difficultés et ses enjeux.
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Les comédies-ballets de Molière sont très différentes du reste de son œuvre. Ce sont des pièces mal connues, rarement, voire jamais présentées dans leur état complet, en incluant la musique et la danse. Elles sont également mal connues car leur format mêlant comédie et ballet est quelque chose qui peut nous sembler lointain, ou même étrange.
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Vidéo qui présente la compagnie de l’éventail et le travail de Marie-Geneviève Massé.
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Le Chorégraphe Vincent Tavernier, un passionné du théâtre du XVIIème siècle et de Molière, a eu ce projet “fou” de mettre en scène 3 comédies-ballets. Trois pièces très différentes ont été choisies pour présenter la diversité de ce genre mêlant ballet et comédie. C’est de sa rencontre avec Vincent Tavernier, il y a 30 ans, que Marie-Geneviève Massé va découvrir le ballet baroque.
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Vidéo des amants magnifiques.
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Dans son travail de chorégraphe Marie-Geneviève Massé doit entreprendre toute une recherche historique sur la composition de ces œuvres si particulières de Molière. On sait que les comédies-ballets étaient dansées par le Roi Louis XIV, ainsi que par d’autres hommes de la cour. Elle pouvait être composée de 8 danseurs, parfois 16. On ne peut cependant pas parler de reconstitution, même pour une œuvre préexistante comme Don Juan.
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Marie-Geneviève Massé s’est rendue compte qu’il fallait aller aux sources de cette belle danse pour qu’elle puisse rester encore vivante. Elle a organisé des ateliers pour apprendre à interpréter des vieilles participations d’époque. Lors de ses ateliers chacun, selon qu’il soit chercheur ou danseur, va remettre en question à sa façon ces vieilles partitions. De ces rencontres naît un travail original, un instantané chorégraphique.
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Extrait de la générale de « Le Mariage forcé » qui est encore en répétition et ne peut pas être diffusé en vidéo à cette date.
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La difficulté dans le travail d’interprétation des œuvres de Molière, selon Marie-Geneviève Massé, est de faire s’accorder cette musique avec un regard, des références du public d’aujourd’hui, qui ne sont pas du tout celles de l’époque. C’est un vrai défi, voire une difficulté. C’est très long pour trouver le mouvement, la scène, qui soit évidente et nécessaire. Il faut être en mesure de trouver le juste milieu entre fidélité au passé et modernité.
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L’art peut émouvoir n’importe qui n’importe quand. La danse baroque d’aujourd’hui est une métamorphose, un témoignage du passé. Pour Marie-Geneviève Massé, il faut faire évoluer cet art baroque, ne pas le laisser figé dans le passé. Il y a un mariage et tissage entre l’amplitude des mouvements et la rythmique, la musique, qu’elle n’a retrouvée nulle part ailleurs.
Dans le cadre du cycle de conférences-débats Université Ouverte de CY Cergy Paris Université. Enregistrée le 24 février 2022.