En miroir à l’architecture iranienne traditionnelle divisée entre l’externe (espace réservé aux invités et aux étrangers à la famille) et l’interne (espace privé) et en se nourrissant de la poésie iranienne classique, le cinéma iranien parle pudiquement de l’amour et crée ainsi sa propre iranité concernant les relations femme/homme. Asal Bagheri, docteur en sémiologie et linguistique, enseignante chercheuse de CY2 analysera les relations femme/homme, sous le coup de la censure, dans le cinéma iranien postrévolutionnaire.
Par respect des droits d’auteur, les extraits de film n’ont pas pu être intégrés à cette présentation vidéo. Nous vous invitons à découvrir ces œuvres dans vos bibliothèques et centres de documentation
08:54
Asal Bagheri nous présente une liste de films dit de cinéma indépendant ou non, peu importe, qui serviront d’exemples et montreront une grammaire particulière indispensable pour comprendre la relation homme femme qu’on veut montrer dans le cinéma iranien.
16:10
Dans Leila de Darius Mehrjui (1997), lorsque les personnages sont au lit par exemple, on ne les verra jamais nu. Mais le placement et les mouvements de caméra donnent quand même l’impression de nudité. Cf drap blanc vers les mains.
22:27
Autre exemple dans Le Ruban Rouge, toujours dans les années 90. Il s’agit d’un trio amoureux qui va se former où on remarque la détermination de la femme par les jeux de regards.
28:47
Toujours dans le même film, lorsque la femme prend l’instrument, il y a du sang dessus. Asal Bagheri interprète cela comme si quelque chose a été forcé. On peut émettre l’hypothèse d’une relation forcée par exemple.
35:04
Outre le cadrage, il y a aussi ce que Asal Bagheri appelle « le geste avorté ». Selon elle, dans le cinéma iranien, il y a beaucoup de « penchements », ou de mains qui vont vers des visages, où on s’attend à ce qu’il se passe quelque chose mais finalement, ça n’arrive pas, les gestes ne sont pas aboutis.
41:44
Dans tout le cinéma iranien, c’est ce qu’on ne voit pas qu’on va voir, ce qu’on n’entend pas, qu’on entend quelque part. Asal Bagheri s’appuie ici sur un film plus récent, La Permission datant de 2018.
50:05
Dans Le Fourlard bleu avec les regards, la femme est jeune et démunie, l’homme et vieux et riche, ils ne peuvent pas se marier, donc ils vont contracter un mariage temporaire qui ne va jamais être explicitement dit ou montrer dan le film, juste compris.
53:20
Asal Bagheri conclu son sujet en expliquant que le cinéma iranien s’emparer des figures de style pour parler pudiquement de l’amour.
Dans le cadre du cycle de conférences-débats Université Ouverte de CY Cergy Paris Université. Enregistrée le jeudi 7 mars 2024.