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Annie Duprat explique que les femmes dont il est question, selon leur situation sociale, ont des vies et des destins qui diffèrent. L’on ne peut réduire leur vie au simple terme de « condition féminine ». Il n’y a pas en tant que telle de condition féminine au XVIIIe mais il y a des règles de droit : Annie Duprat en dresse le panorama.
Olympe de Gouges, née à Montauban d’une famille bourgeoise, mariée jeune à un boucher, rapidement mère et veuve, monte à la capitale et change de nom. Elle trouve un amant riche. Elle écrit en faveur de l’abolition de l’esclavage.
Personnage rebattu, Marie-Antoinette, héritière des Habsbourg, nous est paradoxalement assez mal connue. Sa vie en contient plusieurs. Femme moderne, indépendante, qui monte à cheval, elle agace beaucoup à la Cour. Annie Duprat nous retrace sa vie à l’aide d’une riche iconographie.
Peu connue, Louise de Keralio, bretonne, est membre de la Société patriotique de Rennes et journaliste avant la Révolution. Elle est reçue par Robespierre à l’Académie d’Arras. Elle fonde un club mixte en février 1790. Cette femme courageuse et cultivée, qui parle Anglais, se passionne pour les femmes de pouvoir. Elle n’est pas féministe.
Née en 1762, elle quitte très jeune ses parents, paysans propriétaires dans les Flandres. Elle vient à Paris en mai 1789 pour assister aux Etats Généraux. Elle participe peut-être à la prise de la Bastille. Elle est la cible permanente d’un journal royaliste : les Actes des Apôtres. Elle fonde en 1790 le Club des Amis de la loi, à l’existence éphémère. Elle participe à la prise des Tuileries en 1792. Frappée de folie, elle est enfermée à la Salpêtrière.
Féministe, elle fonde avec Claire Lacombe en mai 1793 la Société des Républicaines Révolutionnaire, où seules les femmes sont admises. Elle réclame la taxation des prix des denrées, la guillotine pour les accapareurs. Arrêtée en 1794, elle est libérée avec son mari peu après. A la fin de sa vie, elle devient institutrice en Vendée. Elle meurt en 1838.