Michèle Weinachter débute par un constat : l’euroscepticisme monte un peu partout en Europe. L’une des raisons tient à la situation du « couple » franco-allemand. Pour redonner espoirs aux citoyens européens, Michèle Weinachter plaide pour une mise à plat des problèmes, loin des caricatures dont l’Allemagne est souvent l’objet, accusée de tous les maux européens.
Michèle Weinachter reprend l’histoire européenne récente depuis les accords de Maastricht de 92 qui scellaient le calendrier du passage à la monnaie unique. L’absence d’objectifs clairs et partagés a conduit l’Europe à une mettre en place une monnaie unique sans socle politique commun. En 2003, la France et l’Allemagne donnent le mauvais exemple en s’exonérant du respect des critères communs de Maastrich, ouvrant la boîte de Pandore.
La crise de 2008 et ses suites n’ont fait que révéler les lacunes de la gourvernance européenne et ont imposé un dur retour au réel. Elle a aggravé et révélé la piètre gestion des finances publiques de nombreux pays européens. En 2010, certains pays européennes tombent en état de quasi faillite. D’où les craintes de l’Allemagne.
Michèle Weinachter détaille la vision allemande de la situation européenne, partagée par la CDU comme le SPD : la solidarité allemande ne peut intervenir que si les règles du jeu mutuel sont mieux respectées par l’ensemble des Etats membres de l’euro. Pour les allemands, pragmatiques, qui tiennent pour acquis la mondialisation, préserver le modèle de société européen dans la compétiton internationale n’est possible qu’en étant soi-même compétitif.
Le couple franco-allemand n’est plus un coupe équilibré : la France décroche sur le plan économique même si elle conserve un rôle leader sur la politique étrangère. Michèle Weinachter constate que l’Allemagne est critiquée par les médias pour ses succès, pourtant dus à des efforts et à de bons réglages macro et micro et acceptation sociale des efforts à consentir. Des grands défis doivent être relevés, cependant, comme une faible démographie, une forte dépendance aux marchés mondiaux et une dette souveraine élevée.
Dans ces conditions, le rêve européen est-il mort ? Le couple franco-allemand a-t-il un avenir ? Pour Michèle Weinachter, le rêve de la paix a été réalisé mais demeure précaire. Pourtant, les raisons de poursuivre le rêve européen sont nombreuses. D’ailleurs, l' »homme malade de l’Europe », il y a 10 ans, n’était-ce pas… l’Allemagne ?