Depuis des milliers d’années, peuples et États « font la guerre », la « gagnent », la « perdent », en y plongeant des peuples et leurs destins. Histoire de la guerre ou histoire des guerres ? François Pernot professeur des universités en histoire moderne à CY, fait autant l’histoire des différentes guerres et des formes de guerres, que celle de la guerre, la façon de la faire, et pas uniquement dans la seule civilisation occidentale. Il abordera les guerres sous l’angle de la constante et du questionnement premier de l’art militaire : le facteur quantitatif et la dimension humaine, et le facteur qualitatif, la valeur de la troupe et la qualité de l’outil militaire.
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François Pernot se présente et fait la présentation de sa discipline : l’Histoire de la guerre. Il pose la première question de son intervention : » Depuis quand la guerre existe-t-elle ? Peut-on dater l’apparition de la guerre dans nos sociétés ? »
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L’Iliade d’Homère, un des textes les plus anciens parvenus jusqu’à nous s’ouvre sur une question de guerre. Donc la guerre est une constante dont le sens n’a pas changé, mais dont la forme évolue très vite en fonction des sciences, des technologies. Les experts parlent de ruptures scientifiques et de ruptures techniques.
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Il y a une quarantaine d’années, les archéologues ont découvert sur le site de Djebel Sahaba une soixantaine de corps de femmes, d’hommes, d’enfants, dont la moitié seraient morts de coups portés à la tête entre – 14 340 et – 13 140. Immédiatement, les archéologues ont émis un certain nombre d’hypothèses. Le meurtre rituel par exemple étant peu probable, ils sont restés sur l’idée qu’il ne pouvait s’agir que d’un acte de guerre.
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L’historienne Anne Lehoerrf part de l’idée que la guerre ne commence véritablement qu’à l’âge de bronze, lorsque les hommes fabriquent des objets dédiés spécifiquement à la guerre. François Pernot adhère complètement à cette idée qu’à partir de cet instant, un grand nombre d’innovations techniques sur l' »armement » vont faire évoluer la guerre.
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L’invention de ce que les spécialistes appellent « l’arme à feu collective » à partir du XVe et surtout XVIe siècle, autrement dit le canon va transformer la guerre, car désormais, plus aucune muraille ne résiste. On ne construit alors plus de forteresse, de murailles en élévation (vers le haut), mais vers le bas (la trace italienne).
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Les formes de guerre auxquelles on est confronté aujourd’hui ont toujours besoin d’être qualifiées par leur nature (guerre civile, de religion), par leur milieu (guerre terrestre, naval) ou par les armements employés (nucléaire, chimique).
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François Pernot pense que le concept de guerre dite asymétrique, c’est a dire un affrontement entre deux adversaires dotés de moyens inégaux (humains, logistique…) est inopérant car depuis l’Antiquité, toutes les guerres ont toujours été asymétriques. Il en est de même pour le concept de guerre hybride. Selon lui, les guerres d’aujourd’hui et les guerres de demain ne peuvent plus se concevoir sans forces spéciales, on parle de force de spécialisation.
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L’Ukraine est un exemple des nouvelles formes de guerre d’aujourd’hui et de demain. Elle se déroule en ville, est meurtrière et est dure à mener.
Dans le cadre du cycle de conférences-débats Université Ouverte de CY Cergy Paris Université.
Enregistrée le jeudi 23 février 2023.