02De Marignan à Yorktown, en trois siècles à peine, la guerre et la bataille changent d’échelle, de forme, d’intensité, d’espaces, d’acteurs, devenant une permanence du monde moderne, sur tous les continents. Dans son analyse des guerres qui ont façonné les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, François Pernot, professeur des universités en histoire moderne à CY, révèle comment la guerre est passée d’un art à une science menée par des « professionnels ». Comment certaines guerres et batailles de l’époque moderne ont-elles changé de manière certaine, voire irréversible, le cours de l’Histoire et/ou marquent une rupture dans l’art de la guerre ?
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François Pernot présente l’art de la guerre à l’époque moderne, en se concentrant sur l’évolution des tactiques militaires du 16ᵉ et 18ᵉ siècles, avec un focus particulier sur l’introduction de la poudre et des armes à feu, soulignant les ruptures scientifiques et technologiques associées à ces innovations.
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La poudre à canon au 15ᵉ et 16ᵉ siècles a transformé la guerre, rendant obsolètes les fortifications et les chevaliers, tout en renforçant l’hégémonie des États riches capables de financer ces nouvelles armes.
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L’artillerie de siège a été utilisée pour la première fois en Europe en 1324, mais ce n’est qu’à partir de 1453, avec l’efficacité des canons ottomans à Constantinople, que l’artillerie devient réellement opérationnelle. Cette évolution a entraîné des modifications des fortifications, car chaque innovation militaire génère rapidement une réponse défensive.
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Les guerres modernes deviennent longues et indécises, souvent entrecoupées de trêves, avec une perte de batailles décisives. L’artillerie, comme à Marignan en 1515, est utilisée de manière statique, transformant la guerre en une série de sièges prolongés.
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Les guerres modernes deviennent longues et sans batailles décisives, où l’économie militaire détermine la victoire. Cela engendre une violence accrue, avec une implication croissante des civils pour ravitailler les armées et dévaster les territoires ennemis.
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L’échange entre l’Anglais et le Français reflète une tactique militaire, pas de la courtoisie. À Fontenoy, l’erreur fut de laisser l’ennemi trop proche avant de riposter, suivant un manuel qui recommandait de tirer à 100 mètres, mais l’ennemi était à seulement 18 mètres, causant une défaite.
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En résumé, si l’on prend les victoires de Napoléon, celles-ci sont dues à des batailles décisives, contrairement aux guerres plus longues et fragmentées des siècles précédents, où les conflits se résolvaient souvent par des compromis et des trêves.
Dans le cadre du cycle de conférences-débats Université Ouverte de CY Cergy Paris Université. Enregistrée le jeudi 06 février 2025.