- Ecoutez sur iTunes ou Soundcloud
- Téléchargez l’enregistrement audio
Raymond Kevorkian souligne que les historiens des génocides arméniens, juifs et rwandais du XXe siècle ont mis en évidence des traits communs. Ces similitudes conduisent la recherche à parler de plus en plus de « violence de masse » plutôt que de génocide.
Raymond Kevorkian revient sur le contexte dans lequel ont été perpétrées les violences contre les Arméniens. Le nationalisme des Jeunes Turcs, importés d’Europe de l’Ouest, promeut une identité turque bâtie sur l’exclusion des autres populations. En mars 1915, trois réunions du Comité central Jeunes Turcs passe d’une logique de déportation des Arméniens à une logique d’extermination.
Le 24 avril 1915, le Ministre de l’Intérieur demande l’arrestation et la déportation des élites arméniennes et la perquisition des maisons arméniennes. Quelques semaines plus tard, toutes ces élites seront assassinées. En mai 1915, il reste essentiellement femmes, enfants et personnes âgées, lesquelles subiront les « marches de la mort » de plusieurs centaines de kilomètres.
Au total, 1 042 000 million personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont été déportés. Beaucoup d’Arméniens vivaient en région turcophone : ils furent déportés pour la plupart en Syrie, à Alep. Des camps de concentration, à partir d’octobre 1915, y ont été installés, au cœur du désert syrien, sur la ligne de l’Euphrate.