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Sylvie Brodziak rappelle d’emblée quel cadre idéologique prépare la Première guerre mondiale. Elle illustre par de nombreux documents les représentations des sexes et la culture de guerre qui prévalaient alors. La France prépare ses garçons à la guerre. Les bataillons scolaires, qui apparaissent après la guerre de 1870 pour préparer la revanche, sont officialisés par décret.
Cette répartition sexuée des rôles – hommes à la guerre, femmes dans l’attente – est remise en cause dès l’entrée en guerre. La mobilisation des hommes désorganise l’activité économique. Dès 1914, le président du Conseil Viviani demande aux femmes de remplacer des hommes au travail. Plus de 3 millions de femmes répondent à l’appel.
Sylvie Brodziak passe en revue les différents secteurs dans lesquels travailleront ses femmes : agriculture, transports, administration et même industrie de guerre, malgré les réticences des industriels au départ.
La guerre, qui sépare hommes et femmes, à causé de nombreuses frustrations affectives et sexuelles. Le rôle des marraines de guerre est crucial, par le soutien moral qu’elles donnent des combattants par leurs cartes postales et colis.
La guerre, en définitive, a-t-elle émancipé les femmes ? La réponse doit être très nuancée : dans l’ensemble, elles ne restent pas sur le marché du travail. La Première guerre mondiale ne rompt pas les équilibres et les représentations sociales. La guerre fait cependant évoluer les mentalités sur la place des femmes dans la société.