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Les littératures de langue française à l’heure de la mondialisation
Introduction
« Le Français est beaucoup plus qu’une langue, il est un lieu d’échanges et de rencontres », ces propos de Jean-Marie Le Clézio que cite Lise Gauvin au début de son exposé, rendent compte de la diversité et de la richesse que recouvre le terme de littérature francophone. Elle en souligne avec lui l’audace et la résonance nouvelle prise par la langue française.
Toutefois, la notion de francophonie littéraire fait problème et recouvre un vaste ensemble hétérogène qui résiste à toute grille simplificatrice, d’autant que les disparités de situations socioculturelles dans lequel évolue les écrivains francophones sont assez fortes.
Entre malaise et malentendu, la francophonie franco-centriste
Les auteurs francophones soulignent majoritairement que la francophonie est une une langue commune dont la langue française est une des composantes. L’appellation « francophone », si elle permet de donner une lisibilité aux productions littéraires de la périphérie, ne saurait donc être une frontière ou un cadre fermé. Les écrivains sont écrivains avant d’être francophones, anglophones, migrants, etc. Lise Gauvin évoque le manifeste, paru dans le journal Le Monde en 2007, intitulé « Pour une littérature-monde ». Ce texte, qui revendiquait le glas de la francophonie entendu comme le dernier avatar du colonialisme français. soulève des questions sur la notion même de littérature francophone.
A la croisée des langues et des publics
Comment nommer les diverses littératures francophones sans les marginaliser ni les exclure ? Comment, dans le même temps, ne pas remarquer les spécificités de ces langues ? Au-delà de ces spécificités, les littératures antillaises, québécoises, etc. ont le point commun d’écrire en français dans des contextes ou la langue française se trouve en relation concurrentielle, voire parfois conflictuelle avec d’autres langues. Pour Lise Gauvin, ce qui caractérise ces auteurs, c’est qu’ils font preuve d’une « surconscience » linguistique qui fait de la langue un lieu de réflexion privilégié, un espace de fiction, voire de frictions.
Conclusion
Pour Lise Gauvin, la situation de l’écrivain francophone est « exemplaire ». Il est placé dans l’obligation de se livrer à une mise en scène constante de ses propres usages de langage. Dans l’espace francophone, la problématique du langage s’éloigne assez rapidement d’une opposition centre/périphérie. La littérature francophone propose ses propres modèles qui rejoignent des interrogations plus larges sur la nature même du fait littéraire. C’est en cela que la posture de l’écrivain francophone devient exemplaire de toute démarche d’écrivain.