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Depuis 1958, le Président est l’incarnation de la France. A ce titre, il dresse des perspectives, à organiser le passé en fonction du présent. Étudier les discours et gestes historiques des Présidents de la République, c’est travailler sur ce qu’il disent de la façon dont la population française se pense.
Charles de Gaulle et François Mitterrand ont tous deux la même formation et décrivent une passion identique pour l’histoire. Ils ont de l’histoire de France une vision continuiste. Pour eux, la France est un être qui n’est pas une question mais une évidence.
Le rapprochement Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing peut surprendre. Pourtant, pour ces deux présidents, la modernisation devient pour eux une idéologie, un impératif. Le passé s’en trouve plus ou moins disqualifié.
Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande changent, chacun à leur façon, de registre de discours et de rapport à l’histoire. L’arrivée de Jacques Chirac au pouvoir marque un changement, sur fond de fin d’un monde bipolaire et de montée en force de ce que l’on appelle alors la mondialisation.
Nicolas Sarkozy s’inscrit dans une continuité avec Jacques Chirac tout en essayant de capitaliser sur le malaise qu’engendre la reconnaissance. Il va faire de la critique de la repentance un thème central. Henri Guaino remet l’Histoire au centre avec le discours de Nîmes du 9 mai 2006.
François Hollande, dès sa campagne, a conscience que la référence à l’Histoire est une référence importante. Il s’inscrit davantage dans la continuité de Jacques Chirac et déploie un zèle et un sérieux commémoratif exceptionnel. La reconnaissance est une manière de réenchantement.