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Médias et économie : 2007-2012 de la crise des subprimes à la crise de la dette publique
1. La crise sous le regard d’une journaliste
Sophie Gherardi souligne en introduction à quel point la crise financière et économique que traverse le monde depuis cinq ans est un épisode inédit dans l’histoire moderne et combien il est complexe à appréhender dans sa globalité. En tant que journaliste, elle explique aussi que couvrir ces événements a été un moment très intense de sa carrière professionnelle, même si, après avoir d’une certaine façon bénéficié de la crise par les sujets dont il traitait, son journal, La Tribune, a fini, comme d’autres médias, par en faire les frais, victime de la chute du marché publicitaire.
2. Aux origines de la crise
Les origines de la crise sont multiples et difficiles à identifier. Certes, ses débuts visibles remontent au printemps 2007, lorsque des sociétés financières américaines spécialisées dans le crédit immobilier ont commencé à faire faillite. Mais il faut remonter à l’explosion de la bulle internet du début des années 2000 et à l’injection de sommes d’argent considérables dans le système financier pour relancer l’économie, et même au mois d’août 1971, quand le président Nixon décide de laisser flotter le dollar, mettant fin au système de l’étalon-or, pour comprendre les raisons de la crise actuelle.
3. La contagion de la crise
Pendant le premier semestre 2007, la crise est américaine. Mais, le 8 août, la BNP, qui apprend que trois de ses fonds, investis sur les subprimes, ne parviennent plus à se refinancer, décide de les suspendre ces trois fonds, alors que, dans le même temps, les marchés asiatiques plongent. D’où un blocage instantané du système et une panique généralisée, qui conduira le très conservateur Henri Polson à se résoudre à sauver deux importants établissements de crédits américains et à nationaliser AIG, leader mondial de l’assurance et des services financiers.
4 – La réaction européenne et américaine
Face à l’arrivée de la crise en Europe, le Président Sarkozy, quelques jours après la faillite de la banque Lehman Brothers, décide très rapidement d’annoncer que les dépôts seront garantis par l’Etat, afin d’éviter un vent de panique et une faillite en domino des banques françaises. Reste que l’économie est frappée et que les investissements sont immédiatement arrêtés. Fortis, la Royal Bank of Scotland Dexia et d’autres grandes banques sont en danger. Une aide de 700 miliards de dollars est votée par le Congrès américain pour sauver les banques tandis que l’Europe comprend qu’elle doit rassembler ses forces.
5 – La crise de la dette publique
Malgré ces efforts, le péril demeure : les Etats ont dû s’endetter à hauteur d’environ 20 % de leur richesse pour financer l’aide aux banques et à l’économie. A la crise des subprimes et au grand spasme de 2008 succède la crise des dettes publiques, aggravée lorsque l’Europe découvre que les comptes de la Grèce ne sont pas sincères, ce qui fait planer un doute sur d’autres pays européens et met à mal l’équilibre sur lequel repose l’Euro. En conclusion, Sophie Gherardi souligne que nombre des événements qui se sont produits étaient prévisibles et que, malgré toutes ses difficultés, aucun grand pays n’a encore pris des décisions pour encadrer « le monde de la finance ».