Les conférences seront présentées par Julien Zarifian, maître de conférences en civilisation américaine et chargé de mission culture à l’université de Cergy-Pontoise. Vous souhaitez assister à une ou plusieurs conférences ? Inscrivez-vous, le nombre de places est limité !
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15 octobre 2015 – La communication, les hommes et la politique
Communiquer, comme nous l’entendons aujourd’hui, entre individus libres et égaux, est un acquis récent et fragile. La communication n’en a pas moins bouleversé nos vies et la société. Son avènement a été permis par la conjugaison de deux facteurs : la soif de liberté des hommes et le progrès technique. C’est parce que les hommes veulent être libres qu’ils s’expriment et qu’ils partagent. Et ils y sont parvenus, en particulier depuis le XIXème siècle en Occident, parce que le progrès des techniques a permis de réduire les distances et d’augmenter les échanges, jusqu’à permettre aux hommes d’être instantanément interconnectés. Dominique Wolton, fondateur de l’Institut des sciences de la communication du CNRS, fondateur et directeur de la revue internationale Hermès, nous expliquera comment liberté et progrès sont les deux clés de la révolution de la communication, mouvement à la fois politique et technique, et dont la conséquence est l’extraordinaire expansion d’un secteur économique générant autant de profits que de controverses.
5 novembre 2015 – Marcel Bozonnet : un engagement par le théâtre, dans le monde
“Le théâtre m’a aidé à penser le monde.” Artiste, pédagogue, administrateur, Marcel Bozonnet est une figure de la vie théâtrale française au parcours remarquable. Comédien citoyen, l’engagement et l’intérêt qu’il porte au monde guident ses choix tout au long de sa vie d’artiste. Professeur à l’ENSATT, directeur du CNSAD, sociétaire puis administrateur de la Comédie-Française, il a habité, nourri et dirigé les plus grandes institutions liées à l’art du théâtre en France. En 2006, il crée la compagnie des Comédiens voyageurs et repart sur les routes, explorant la diversité des matériaux qui font théâtre. Dans Soulèvement(s), sa nouvelle création, il interroge la période de la Révolution française pour mieux questionner notre rapport au monde. (En partenariat avec L’apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise.)
12 novembre 2015 – Le Commun : la nouvelle alternative
Le Commun est désormais le terme central de l’alternative au néolibéralisme. Les revendications autour du commun sont apparues dans le mouvement altermondialiste et écologique à la fin des années 90. Elles ont pris pour référence l’ancien terme de “commons ”, en cherchant à s’opposer à ce qui était perçu comme une “nouvelle vague d’enclosures ”. Commun est aussi le terme de référence d’une intense réflexion théorique et de nombreux travaux empiriques, à l’initiative d’Elinor Ostrom, portant sur la gestion des ressources collectives. Com- mun est en ce sens le nom d’une résistance à l’appropriation capitaliste et étatique et d’une recherche pratique de nouvelles formes d’autogouvernement. C’est cette donne nouvelle, ce moment singulier, que Christian Laval, professeur de sociologie à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense, nous propose d’analyser.
19 novembre 2015 – La chimie verte pour un avenir plus rose
Comment concilier l’économie, l’environnement et l’éthique ? Il ne fait maintenant aucun doute que l’activité humaine a un impact non négligeable sur le changement climatique avec des conséquences déjà observables. Une des causes de ce changement vient de la production par l’Homme de grosses quantités de gaz à effet de serre pour ses besoins énergétiques et ses besoins en matériaux (acier, ciment). Un autre aspect tout aussi important est la diminution des ressources naturelles, leur extraction de plus en plus difficile et polluante. Jacques Augé, professeur émérite en chimie, nous présentera la chimie verte qui s’appuie sur quelques principes, comme la prévention des déchets, l’économie de matière ou encore la minimisation des risques. C’est un excellent outil pour concilier les aspects économiques, environnementaux et éthiques auxquels est confrontée la société garante du devenir de ses enfants.
26 novembre 2015 – Des mots sur plus de vingt siècles : du gaulois à la langue des cités
Issu de la famille de langues indo-européennes – comme le latin – le gaulois nous a laissé plus d’une centaine de mots. Par exemple, les mots ici en italique : l’alouette s’est posée près d’un brin de bruyère et d’une ruche ; le truand au mégot le gavait avec ses magouilles… Langue châtiée et langue relâchée n’ont cessé de coexister au fil de l’histoire, qu’il s’agisse des apports linguistiques propres aux invasions germaniques, de ceux dus aux incursions des Vikings, ou encore des emprunts à la langue arabe à travers, entre autre, la conquête de l’Espagne. L’histoire se poursuit avec la forte influence italienne, sous la Renaissance, puis avec celle de l’anglais au XXème siècle, à la faveur des deux guerres mondiales, d’une avance technologique marquante et grâce à la musique jazz, rock’n roll ou rap. Jean Pruvost, professeur des universités à l’UCP, directeur de laboratoire et directeur éditorial des éditions Honoré Champion, racontera cette grande aventure d’une langue qui se construit, en essayant de témoigner d’une langue bien vivante.
4 février 2016 – Histoire de l’internationalisation de la lutte anti-terroriste (XIXème – XXIème siècle)
L’actualité donne parfois des impressions trompeuses. Il en est ainsi d’une idée répandue : celle d’une irruption récente du terrorisme international dans nos vies, et donc de la lutte menée contre lui. Or l’internationalisation de la menace comme de la lutte anti-terroriste remonte au XIXème siècle. C’est en 1898 que se situe l’amorce d’une coopération internationale organisée contre le terrorisme anarchiste. Dans l’entre-deux guerres, la Société des Nations s’attaque elle aussi à la question terroriste. Et après la Seconde Guerre mondiale, ce sont les Nations Unies et les organisations internationales qui reprennent ce combat à leur charge. C’est cette internationalisation de la lutte anti- terroriste, ses écueils, ses échecs mais aussi ses réussites, que Jenny Raflik, maître de conférences en histoire contemporaine, nous présentera au cours de cette conférence.
11 février 2016 – Les présidents de la Vème République et l’histoire
Depuis la mise en place de la Vème République, le président de la République est devenu l’homme de la nation, celui qui la représente aux yeux de tous. En tant que tel, il incarne autant qu’il dit l’histoire, notamment par les usages présidentiels lors des cérémonies. La parole, le geste (dépôt de gerbe, émotion silencieuse, recueillement, salut, etc.) sont les principales ressources de ces cérémonies qui contribuent autant à dire qu’à inscrire le président dans l’histoire. “Dire l’histoire ”, ce n’est pas se substituer aux historiens mais articuler le passé, le pré- sent et le futur, organiser le passé pour nourrir une vision collective de l’avenir. Patrick Garcia, professeur à l’université de Cergy-Pontoise et chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent, nous présentera ces usages présidentiels et la manière qu’ils ont d’assurer la continuité temporelle de la fonction dans les esprits.
10 mars 2016 – Géopolitique du cyberespace
Le développement de l’Internet a engendré autant de défis que de pro- messes : une prolifération des conflits géopolitiques liés à son contrôle et sa régulation, avec une offensive des États non-démocratiques ; des inquiétudes quant à l’usage potentiel des réseaux dans les conflits, la guérilla économique, la diplomatie d’influence, avec la montée de nouvelles menaces ; des conflits à propos de la protection de la vie privée et autres libertés civiles. Frédérick Douzet, professeure à l’Institut Français de Géopolitique (université Paris 8) et titulaire de la chaire Castex de Cyberstratégie, présentera les nombreux enjeux liés au cyberespace, et analysera leurs dimensions multiples (techniques, politiques, sociales), leur enchevêtrement et leurs ramifications à différents niveaux d’analyse qui nécessitent une approche pluridisciplinaire et multiscalaire pour en mesurer toute l’importance et la complexité.
17 mars 2016 – L’eau : du besoin vital aux défis du XXème siècle
À travers une présentation des états de l’eau et du cycle de l’eau à la surface du globe, seront abordées des notions permettant d’expliquer pourquoi et comment les édifices du vivant (depuis les molécules jusqu’aux cellules, tissus, organismes et populations) s’organisent dans la biosphère par référence au solvant universel de la planète terre : H2O. Les conséquences d’un manque d’eau, de pollution et de crises climatiques seront abordées par Olivier Gallet, directeur de laboratoire à l’université de Cergy-Pontoise, pour mieux appréhender pourquoi et comment on est passé du “bien commun” (Mars del Plata 1977) au “bien économique” (Dublin 1992).
24 mars 2016 – Quand la création théâtrale pour la jeunesse se saisit du patrimoine
Le répertoire théâtral contemporain pour la jeunesse comporte de nombreuses réécritures et actualisations du patrimoine. Pour envisager les procédés d’adaptation et d’actualisation mobilisés dans un travail d’écriture pour la scène, la conférence d’Anne-Marie Petitjean, maître de conférences à l’université de Rouen, portera sur un panel de productions récentes, éclairées par les théories de la littérature et les perspectives novatrices de la recherche en “écriture créative”. Elle sera illustrée par la compagnie Théâtre en Stock, sous la direction de Jean Bonnet, compagnie avec laquelle elle a récemment réalisé plusieurs pièces (Cette conférence-débat a lieu dans le cadre du 10ème festival de Tréteaux).