Les conférences seront présentées par Julien Zarifian, maître de conférences en civilisation américaine et chargé de mission culture à l’université de Cergy-Pontoise. Vous souhaitez assister à une ou plusieurs conférences ? Inscrivez-vous, le nombre de places est limité !
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Jeudi 13 octobre 2016 – Les nouvelles régions : taille critique ou critiques de taille ?
Il y a deux ans, « la nécessité d’améliorer la gouvernance territoriale ainsi que l’efficacité et l’efficience des politiques publiques mises en œuvre dans les territoires » s’incarnait dans la refonte des régions. Quel bilan peut-on en faire depuis ? Les nouvelles régions, aux compétences clarifiées, sont-elles en passe de devenir les « locomotives » du développement ? Ou au contraire, les difficultés organisationnelles ne préfigurent-elles pas déjà un échec de la réforme ? Laetitia Janicot, professeur de droit public, Nelly Ferreira, maître de conférences en droit public et Luc Alain Vervisch, administrateur territorial, consultant et professeur associé à l’université de Cergy-Pontoise, apporteront des réponses à ces interrogations. Dans ce contexte, ils s’interrogeront également sur le maintien tel quel de la région d’Île-de-France au sein d’un espace où la création de la Métropole du Grand Paris ne semble pas contribuer à la simplification. Ils débattront de ces questions en compagnie d’un président ou vice-président de conseil régional et de Denis Harlé, ancien directeur général des services de la région Picardie puis de la région des Hauts-de-France.
Jeudi 3 novembre 2016 – 1815, Waterloo, « morne plaine…? »
Waterloo… Pour certains, ce nom évoque une gare londonienne ou encore le titre d’une chanson à succès du groupe Abba… Mais pour tous les amateurs d’Histoire bercés par les vers célèbres de Victor Hugo – « morne plaine ! » où “la pâle mort mêlait les sombres bataillons“ – Waterloo est d’abord le nom de cette petite ville de Belgique où, le 18 juin 1815, l’armée impériale commandée par Napoléon Ier est battue par une armée anglo-hollando-hanovrienne aux ordres du général britannique Wellington, avec l’appui des troupes prussiennes de Blücher. Comme Azincourt, le nom est synonyme d’une défaite militaire, celle qui marque la n du Premier Empire. Et pourtant depuis deux siècles, la bataille de Waterloo reste une énigme. François Pernot, professeur d’histoire moderne à l’université de Cergy-Pontoise, tentera de répondre aux grandes questions que pose cette bataille. Qui a fait quoi à Waterloo ? Quel était le plan de Napoléon ? Quelles ont été les erreurs stratégiques et tactiques ? Quel en a été le réel coût humain ? Qui est responsable de la défaite – Bourmont, Grouchy, Ney ou Napoléon lui- même ? Et le mot de Cambronne ? Le sort de la bataille s’est-il joué sur une erreur de lecture de carte ?
Jeudi 10 novembre 2016 – Une expérience d’écriture avec des filles-mères du Congo.
« Ce qui me relie à cette fille-mère de Pointe-Noire, au Congo, prostituée déclarée sorcière »
L’écrivain Arno Bertina s’est installé à Pointe-Noire, au Congo, entre novembre 2015 et janvier 2016, invité par l’ONG Centre ASI, pour mettre en place un atelier d’écriture à destination des jeunes filles mineures, qui se retrouvent dans l’obligation de se prostituer pour gagner de quoi survivre. Les risques liés à cette activité rangent ces très jeunes femmes parmi les personnes les plus vulnérables de la ville : leur santé est en jeu, tout comme leur intégrité physique et psychologique (les trois quart d’entre elles sont déjà de jeunes mamans). Mais comment faire écrire des jeunes femmes qui n’ont pas fréquenté l’école longtemps, dont le français n’est pas souvent la langue des expériences les plus intimes (mais au contraire celle de l’administration, de la police et de la politique) ? Comment ne pas trahir, avec la langue française, et sa littérature, ce qu’elles vivent au quotidien ? Comment inventer, par le prisme de l’écrit, une proximité, voire une complicité ? Autant de questions auxquelles répondra l’auteur et acteur de cette expérience hors du commun.
Jeudi 17 novembre 2016 – Les élections présidentielles américaines de 2016. Enjeux et perspectives.
Les élections présidentielles américaines ont un fonctionnement très différent de celui que nous connaissons : système des grands électeurs, rôle-clé de quelques États pouvant faire basculer l’issue du vote… Les enjeux de l’élection de 2016 portent principalement sur l’économie et les inégalités sociales, sur la politique étrangère et la menace terroriste, sur la compétence ou le “caractère“ des élus, et plus généralement sur la nature même de la démocratie américaine. Les deux finalistes, Hillary Clinton et Donald Trump, proposent des visions contrastées de l’avenir de leur pays. Trump est le candidat de la rupture, contre la politique de l’administration Obama, mais aussi contre l’establishment de son propre parti, qui s’est rallié avec réticence à sa candidature. Clinton, quant à elle, est la candidate de la continuité, qui se présente comme l’héritière de Barack Obama. Rupture ou continuité, tel est peut-être l’enjeu principal de cette élection ? Denis Lacorne, directeur de recherche à Sciences Po et spécialiste des États-Unis, analysera la campagne et les élections américaines, temps forts de la vie politique des États-Unis et dont les résonances en dépassent largement les frontières.
Jeudi 8 décembre 2016 – Subjectivité et documentaire, ou comment la photo se saisit du réel.
Écrire avec des images. Se saisir du réel pour en faire ressortir son essence. Se détacher de l’image « vraie », sûre d’elle, n’ayant pour seul but que l’information. Travailler sur le doute. Poser des questions par une longue série d’images et amener ainsi le « lecteur » à s’interroger. En d’autres termes, capter le réel avec subjectivité et intelligence. Tels sont les objectifs que s’est fixé Bertrand Meunier, photographe, membre du collectif Tendance Floue, en résidence artistique à l’université de Cergy-Pontoise en 2016. Depuis plus de quinze ans, cette vision s’inscrit dans son approche documentaire des lieux et des thèmes qu’il aborde. Avec nous, il reviendra sur ses expériences photographiques – en Chine, dans les campagnes françaises, au Pakistan ou, tout récemment, à Cergy-Pontoise – qui le poussent à aller plus loin pour questionner le sens de l’image.
Jeudi 26 janvier 2017 – Faire la guerre / faire la paix. Le défi majeur du droit international.
Qu’est-ce que « faire la guerre » ? A première vue, il est beaucoup plus simple de répondre à cette question que de savoir ce que signifie « faire la paix ». La guerre est un état de fait. La violence brutale et unilatérale suffit pour que la guerre existe. Faire la paix, en revanche, c’est instituer du droit, c’est trouver un accord acceptable entre les parties. Cependant, cette opposition guerre/paix, d’apparence si simple, doit être nuancée. Tout conflit, toute violence n’est pas une “guerre“. Y a-t-il par exemple un sens à parler de “guerre économique“ ou de “guerre contre le terrorisme » ? Quelles sont les finalités spécifiques de la guerre par rapport aux autres formes de conflit ? Comment faire la guerre de telle façon qu’on ne la refasse pas indéfiniment ? Blaise Bachofen, maître de conférences en philosophie du droit à l’université de Cergy-Pontoise, s’attachera à répondre à ces questions. Pour cela, il exposera la possibilité de penser une rationalité dans la guerre, voire un réel « droit de la guerre ».
Jeudi 9 février 2017 – République, immigration et citoyenneté
Plus que jamais depuis les derniers attentats, la République est sans cesse invoquée et convoquée. Fondement de notre société, socle de la citoyenneté et fondement de notre laïcité, elle est adulée par certains et décriée par d’autres. Historien de l’immigration et de la nationalité, directeur de recherche au CNRS et professeur invité à l’Université de Yale et à l’École d’économie de Paris, Patrick Weil est un des rares intellectuels à pouvoir intervenir dans le débat public, sans langue de bois, sur des sujets aussi brûlants que l’intégration, les migrations, la religion, le racisme, l’antisémitisme. Se nourrissant de ses recherches empiriques et d’une longue pratique des politiques publiques, sa réflexion autour d’une histoire partagée par tous les Français, quelles que soient leurs origines, ranime les valeurs républicaines. Contre les prophètes de la division, il nous donne les raisons d’espérer en un avenir commun.
Jeudi 2 mars 2017 – Le capitalisme à l’allemande, une alternative possible ?
La réussite commerciale de l’Allemagne qui ne se dément pas, sa capacité d’accueil des réfugiés qui semble sans limites, sa relative paix sociale sont-elles éternelles ? Dans quelle mesure est-elle portée par un capitalisme différent du « capitalisme anglo-saxon » ou du « capitalisme d’État » à la française ? En quoi l’Allemagne marque-t-elle une rupture dans l’ordre économique ? Assume-t-elle vraiment son rôle de leader économique européen ? Patricia Commun, professeure d’études germaniques à l’université de Cergy-Pontoise, tentera de répondre à ces questions en présentant également la naissance de ce modèle allemand. Elle posera la question de la pérennité de ce dernier dans une Europe en constante recherche de repères.
Jeudi 16 mars 2017 – L’instrument de musique au musée : jouer ou ne pas jouer ? That is the question !
Du seul point de vue matériel, l’instrument de musique est l’assemblage complexe d’éléments d’origines diverses aussi bien animales, minérales ou végétales. Tout à la fois objet d’art, objet fonctionnel, objet rituel et parfois support d’œuvres picturales, il est aussi porteur d’une fonctionnalité elle-même artistique. La richesse de ses matières et la dimension immatérielle des musiques passées et présentes qu’il véhicule en font un objet patrimonial singulier. Concevoir une restauration, appréhender l’ensemble de ses facettes nécessitent une démarche pluridisciplinaire, dans laquelle sciences humaines comme sciences physiques et de l’ingénieur s’entrecroisent. Stéphane Vaiedelich, responsable du laboratoire de recherche de la Cité de la Musique – Philharmonie de Paris, se propose d’éclairer au travers d’une présentation illustrée d’exemples sonores comment, d’œuvre en œuvre et de restauration en restauration, les équipes de conservation et de recherche du Musée de la musique abordent cette problématique dans laquelle la question du maintien en état de jeu tient une place centrale. En partenariat avec la Fondation des sciences du patrimoine (LabEx Patrima).
Jeudi 30 mars 2017 – Le Vexin : un paysage façonné par l’Homme
Le Vexin est un territoire particulier, « harmonieusement artificiel et si humainement naturel ». Mais comment ce paysage de bocage a-t-il pu favoriser une implantation rurale, économique et sociétale ? Quel rôle l’homme joue-t-il dans le façonnement de sa biodiversité et la régulation des paramètres climatiques et hydrologiques ? Et en retour, quels impacts le bocage a-t-il eu sur les activités humaines, qu’elles soient liées à la productivité agricole et économique, à l’aménagement des réseaux de communication ou encore à l’implantation des villes et villages ? Olivier Gallet, professeur en biologie est directeur du laboratoire ERRMECe à l’université de Cergy-Pontoise. Il proposera une analyse pluridisciplinaire et transversale de ces interactions entre les habitants et leur territoire pour mieux cerner les enjeux et les défis de demain pour le Vexin en particulier et plus généralement les territoires ruraux périurbains.