La bande dessinée a considérablement évolué depuis une vingtaine d’années, avec le développement du roman graphique, la féminisation d’un monde trop longtemps masculin, l’intérêt porté aux planches originales, l’ouverture à la non-fiction… Le « roman graphique » est capable de traiter le monde de manière originale et d’en proposer une représentation différente de celles des autres médias. Mais la bande dessinée d’aujourd’hui se développe également dans bien d’autres directions que Benoît Peeters, spécialiste reconnu de la bande dessinée, titulaire de la chaire annuelle Création artistique au Collège de France, évoquera avec l’appui de nombreuses images.
En raison d’un ajustement des lumières de la salle, la netteté de la vidéo est impactée. Nous vous remercions de votre compréhension
00:24
Benoît Peeters introduit le sujet en soulignant la richesse et la diversité de la bande dessinée contemporaine, reconnaissant l’impossibilité de couvrir tous les noms et œuvres dans une seule conférence. Il mentionne l’abondance de nouvelles publications chaque année, avec environ 6000 albums de bandes dessinées et de mangas.
07:17
Benoît Peeters évoque ensuite l’influence de figures telles que Will Eisner sur le développement de la bande dessinée, notamment en explorant des thèmes plus matures et en expérimentant avec les formes narratives, ouvrant la voie à une nouvelle génération d’auteurs.
14:27
Arrêt sur le travail de Hugo Pratt. Benoît Peeters met en lumière son personnage emblématique, Corto Maltese, et l’impact de sa série sur la bande dessinée, notamment en introduisant la formule du roman en bande dessinée et en puisant dans des influences littéraires classiques.
21:44
Il mentionne ensuite le rôle d’Art Spiegelman et de Françoise Mouly dans la création de la revue RAW, qui a ouvert de nouvelles voies pour la bande dessinée expérimentale et innovante, accueillant des talents du monde entier.
28:47
Benoît Peeters évoque les contributions de Julie Doucet à la bande dessinée contemporaine, notamment son œuvre « Dirty Plotte », qui a introduit de nouvelles perspectives et styles dans le monde de la bande dessinée, en particulier avec ses récits autobiographiques.
35:03
Il discute ensuite du concept de « roman graphique » et de son impact sur la perception de la bande dessinée, soulignant que cette classification repose davantage sur l’ambition narrative que sur d’autres critères tels que le format ou le style graphique.
41:20
Le conférencier aborde le potentiel de la bande dessinée à explorer des sujets du monde réel, en mentionnant des œuvres telles que « Persepolis » de Marjane Satrapi, qui traitent de thèmes politiques et sociaux avec un style narratif unique et percutant.
47:26
Benoît Peeters évoque ensuite le travail d’Emmanuel Guibert et de sa série « Le Photographe », qui combine photographie et dessin pour raconter l’histoire d’un photographe de guerre travaillant pour Médecins sans frontières en Afghanistan, offrant une perspective unique sur les réalités du conflit.
54:43
La conférence se conclut en soulignant l’évolution de la bande dessinée vers des formes plus diversifiées et ambitieuses, permettant aux auteurs de traiter une grande variété de thèmes et de styles, et en encourageant l’acceptation de la bande dessinée comme un art légitime et complexe.
Dans le cadre du cycle de conférences-débats Université Ouverte de CY Cergy Paris Université. Enregistrée le jeudi 14 mars 2024.