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L’information, un droit ? L’exemple d’Haïti
1. Les principes fondamentaux du droit de l’information
Bien qu’extrêmement difficile à définir, Philomé Robert indique d’emblée que l’information est bien un droit, même dans les Etats les plus autoritaires. Si le droit à l’information n’est pas considéré comme un droit inviolable comme le droit à la vie, il est rattaché à la notion de liberté d’expresion et d’opinions, protégée notamment par l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et d’autres instruments juridiques internationaux, comme l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
2. Le droit de l’information en Haïti : une liberté encadrée
L’Etat haïtien est partie à de nombreux textes et traités fondamentaux, dont les règles font partie du droit national d’Haïti. La Constitution haïtienne prévoit en outre que « le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi (…) mais est tenu de respecter l’éthique professionnelle ». Philomé Robert souligne le flou de cette notion, qui permet de réduire la liberté du journaliste, de même que les limites imposées par le décret-loi du 31 mars 1980, adopté alors que la dictature de Jean-Claude Duvalier sévissait, mais jamais amendé depuis.
3. Le traitement médiatique d’Haïti à l’ère du tout numérique
Philomé Robert s’interroge : « sommes-nous bien informés à propos d’Haïti ? » Certes, dès l’annonce du séisme de 2010, des images de la catastrophe ont déferlé sur les écrans des téléspectateurs, des milliers d’articles et de sujets ont été publiés dans les journaux ou diffusés sur les ondes. Le sujet a bénéficié d’une couverture médiatique mondiale. Mais, au-delà de la quantité, la qualité du traitement est en cause, tant le regard porté sur Haïti a souvent été misérabiliste. Philomé Robert illustre cette dérive par des exemples frappants.