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Navigation : Accueil / Saison 2011-2012 / Oser vouloir construire une société pour l’homme

Oser vouloir construire une société pour l’homme

Axel Kahn · Saison 2011-2012 · philosophie · 20 octobre 2011

Avec une trajectoire de vie engagée au nom de l’humain, Axel Kahn, généticien, ancien directeur de l’institut Cochin, ancien membre du Conseil consultatif national d’éthique, président de l’université Paris Descartes, de la Fondation Internationale du Handicap et du Comité d’Éthique de la Ligue contre le Cancer, nous fait partager ses réflexions autour des questions morales et philosophiques liées à notre présent et notre avenir.
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1. Introduction

Axel Kahn débute sa conférence par une série de questions sur la situation du monde actuel et, en un vaste tour d’horizon, récapitule les désillusions et les espérances trahies ou déçues de nos contemporains. C’est que la notion de progrès, qui a porté depuis au moins trois siècles les sociétés occidentales, semble aujourd’hui se dérober sous nos pieds : les lendemains qui chantent, promis par tant d’idéologies, de religions et de croyances diverses, paraissent ne jamais devoir advenir.
Est-il possible, dès lors, de façon plus réaliste et pragmatique, de « refonder l’optimisme du progrès » ?


2. Qu’est-ce que le progrès ?

« Pas collectif du genre humain », selon Victor Hugo, « ascension continue vers un terme idéal » pour Sartre ou encore « pas ferme et sûr de l’humanité sur la route de la vérité, du bonheur et de la vertu » pour Condorcet : quelle que soit la définition retenue, le progrès renvoie à l’idée que l’intelligence humaine s’exprime par la recherche rationnelle de la vérité aboutissant au progrès des connaissances et des techniques, source de la croissance économique. C’est cette définition qu’Axel Kahn analyse, en remontant pour ce faire au logos des grecs, qui, les premiers, ont su articuler les concepts de bien et de vrai.


3. Aux origines d’un clivage structurant

Axel Kahn raconte le Protagoras de Platon, dialogue philosophique dans lequel s’opposent deux points de vue sur le progrès : celui de Socrate, pour qui le bien et le vrai sont indissociablement liés, et celui du sophiste Protagoras, qui estime au contraire que les deux ne vont pas nécessairement ensemble. Pour lui, la science est certes indispensable à l’Homme mais n’est pas suffisante : il lui faut aussi le dike eidos, cette conscience morale sans laquelle la science n’est rien ou comme le dira 19 siècle plus tard Rabelais, sans laquelle l’âme humaine est « ruinée ».


4. Deux conceptions de la science

Axel Kahn souligne que, aujourd’hui encore, la principale ligne de fracture qui existe dans les comités d’éthique « n’est généralement pas située entre ceux qui croient au Ciel et ceux qui n’y croient pas, mais entre les tenants de Socrate et les partisans de Protagoras », les premiers estimant qu’une innovation belle doit bénéficier d’un jugement moral positif tandis que les seconds considèrent que le caractère remarquable d’une innovation ne dit rien sur sa légitimité morale. L’histoire du monde, à partir du XVIIe siècle, suit aussi cette ligne de fracture.


5. Deux visages de la science

Le XXe siècle, « magnifique et terrible », incarne cette dualité. Pour l’illustrer, Axel Kahn évoque le destin cruel d’un scientifique du début du XXe siècle, dont l’absence de prise de recul sur ses propres travaux l’a conduit à permettre les pires atrocités. Il s’agit de Fritz Haber, éminent chimiste, Prix Nobel en 1918, dont les travaux sur les engrais permettront d’accroitre les rendements de la terre mais qui sera aussi l’inventeur du Zyklon B, utilisé dans les camps nazis. A l’opposé, Clara Immerwahr Haber, sa propre femme, chimiste elle aussi, se suicidera, n’acceptant pas que son mari utilise la science à des fins destructrices.


6. Redonner au progrès une finalité

Axel Kahn rappelle que la rançon de la liberté humaine est la responsabilité, laquelle s’impose aussi bien aux citoyens qu’aux scientifiques. L’Homme, de plus en plus savant et puissant du fait du développement exponentiel des techniques et des connaissances sans cesse renouvelées, n’est pas de plus en plus sage. C’est pourquoi laisser le progrès aller à son seul élan interne est un optimisme d’une naïveté fatale. D’où la situation actuelle que connaissent nos sociétés, décrite en début de conférence. Axel Kahn plaide donc pour que nos contemporains et les générations à venir se réapproprient leur futur, en redonnant au progrès une finalité. Encore faut-il oser le vouloir.

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